SECRETS OF A SOUL

Lorsque, après une série d’événements apparemment indépendants les uns des autres, Martin Fellman ressent tout à coup l’impulsion irrésistible et pour lui-même totalement inexplicable de tuer sa femme bien-aimée, il s’adresse en désespoir de cause à un psychiatre. Là, sur le canapé, plusieurs événements ainsi que la longue séquence de rêve de la première partie du film sont de nouveau passés en revue. A travers l’analyse du rêve, le psychiatre explique des faits du passé de Fellman et conclut que l’impulsion de tuer sa femme trouve ses racines dans une jalousie sous-jacente envers son ami de jeunesse et un complexe d’infériorité dû au fait qu’il est resté sans enfants. Aussitôt que Fellman comprend quels problèmes sous-jacents sont à la base de son impulsion irrésistible, il en est immédiatement guéri.

Pour le développement des scènes de rêve, Pabst a été aidé par deux assistants de Sigmund Freud qui, lui-même, avait plutôt une attitude négative à l’égard du film en général et qui avait refusé sa collaboration. La construction didactique du film, conforme aux règles de la nouvelle objectivité, et la présentation quasi stéréotypée de la psychanalyse peuvent sembler périmées aux yeux d’un public du 21ième siècle. Pour le compositeur Eric Sleichim, qui veut offrir une réponse musicale contemporaine aux questions du fonctionnement de notre cerveau, cela constitue un véritable défi.

Après des projets antérieurs avec des films muets qui ont été couronnés de succès, Eric Sleichim s’y hasarde de nouveau et compose de la musique pour les quatre percussionnistes de BL!NDMAN [drums] et live-electronics. Pour son matériel musical, Sleichim s’?inspire de de la Suite Lyrique d’Alban Berg, une composition qui, tout comme le film, date de 1926. Le spectacle musical est assuré quand les percussionnistes emploient des signaux infra-rouges pour manipuler des sons modifiés de façon électronique.