REQUIEM FOR ADAM

Lorsque le fils de David Harrington, violoniste du Kronos Quartet, décéda inopinément pendant une balade sur le spectaculaire Mount Diablo en Californie, Terry Riley composa un grand et remarquable in memoriam. Le point culminant y est la rencontre entre une fanfare carnavalesque un peu volage dans le style de la Nouvelle Orléans (sur bande sonore) avec le quatuor à cordes. C’est un requiem qui, juxtaposant une marche funèbre et l’exubérance, mélange joyeusement toutes sortes d’éléments. Cette approche éclectique de Riley se voit ici encadrée par la sérénité de John Cage et l’imagination bizarre et tout aussi débridée du roi de la scène d’improvisation alternative newyorkaise, John Zorn. Voici donc réunis en un seul concert quelques-uns des compositeurs américains les plus particuliers avec des créations non conventionnelles pour la plus classique de toutes les distributions en musique : le quatuor à cordes.

Terry Riley (1935) est un des créateurs de la minimal music. A l’origine sous l’influence de Stockhausen, il tombe de plus en plus sous le charme de Cage. Requiem for Adam a eu sa première en 1999. Riley l’a écrit en mémoire d’Adam Harrington, mort à 16 ans, fils de David Harrington, le violoniste du Kronos Quartet. Pour Riley c’était une manière d’accepter la perte d’un être cher.

John Cage (1912-1992) a composé son String Quartet in Four Parts en 1950. L’oeuvre est divisée en quatre movements qui renvoient aux quatre saisons: créer, conserver, détruire et reposer.

Cat O’Nine Tails (1988) est le plus ancien des quatre quatuors à cordes de John Zorn (1950). Il forme un kaléidoscope spectaculaire de sons pour quatuor, passant de sons archiconnus à des sons inouïs, très souvent basés sur des motifs simples mais ayant toujours une pointe surprenante. La musique varie d’une valse sentimentale en passant par un scratching déchirant jusqu’à un persiflage d’un des caprices les plus connus de Paganini.