BL!NDMAN PLAYS BACH


BL!NDMAN records BLD001
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Dans les Choral partitas pour orgues assez méconnues, en effet, Eric Sleichim décelait une inventivité bouillonnante et une profonde émotion. Et lorsque les quatre saxophones mirent à nu les ingénieux enchevêtrements de voix du jeune Bach, il en résulta une transparence désarmante.
Cette oeuvre sobre et très riche en couleurs, religieuse dans son essence, se pare d’une dimension profane de pur plaisir et renoue ainsi avec l’origine même de toute musique: le souffle.
tracklist
- BWV 766 Partite diverse sopra Christ, der du bist der helle Tag (10’42)
BWV766: Cantus Firmus – alto sax
BWV766: partita 1- Coral
BWV766: partita 2
BWV766: partita 3
BWV766: partita 4
BWV766: partita 5
BWV766: partita 6
BWV766: partita 7 - BWV 767 Partite diverse sopra O Gott, du frommer Gott (14’48)
BWV767: Cantus Firmus tenor sax
BWV767: partita 1 – Coral
BWV767: partita 2
BWV767: partita 3
BWV767: partita 4
BWV767: partita 5
BWV767: partita 6
BWV767: partita 7
BWV768: partita 8
BWV768: partita 9 - BWV 770 Partite diverse sopra Ach, was soll ich Sünder machen (15’39)
BWV768 Cantus Firmus – baritone sax
BWV768: partita 1 – Coral
BWV768: partita 2
BWV768: partita 3
BWV768: partita 4
BWV768: partita 5
BWV768: partita 6
BWV768: partita 7
BWV768: partita 8
BWV770: partita 9
BWV770: partita 10 - BWV 768 Partite diverse sopra Sei gegrüßet, Jesu gütig (20’20)
BWV770 Cantus Firmus – soprano sax
BWV770: Coral
BWV770: partita 1
BWV770: partita 2
BWV770: partita 3
BWV770: partita 4
BWV770: partita 5
BWV770: partita 6
BWV770: partita 7
BWV770: partita 8
BWV770: partita 9
BWV 770: partita 10 BWV770: partita 11
les oeuvres
BWV 766 – Partite diverse sopra Christ, der du bist der helle Tag
Dès la première variation s’installe la douce prière de protection, énoncée par le texte d’Alberus “Dieu, protège nous en cette nuit”, adressée au Christ associé au jour glorieux. La rhétorique fait appel aux triolets pour l’ascension et la chute des anges (Partita VI), et aux figures descendantes pour les yeux qui se ferment (Partita VII).
BWV 767 Partite diverse sopra O Gott, du frommer Gott
On peut déduire de l’absence de partie de pédalier que l’oeuvre a été écrite dans les années de jeunesse de Bach, peut-être à Lüneburg. Le texte, inscrit dans les psautiers de Weimar et Leipzig, est une prière pour une mort paisible.
Le chromatisme ascendant et descendant de la Partita VIII symbolise la chute et la transfiguration par la mort, et les fanfares de la Partita IX la résurrection.
BWV 770 Partite diverse sopra _*Ach, was soll ich Sünder machen_*
L’authenticité de ce choral partita n’est pas établie, mais la récente découverte d’un choral avec trois variations sur le même texte, de la main de Bach, semble conforter l’hypothèse de sa paternité.
Des quatre pièces reprises dans cet enregistrement, celle-ci est la plus archaïsante, laissant supposer que nous serions en présence de la version initiale datant des années 1700.
La dernière pièce (Partita IX) reprend la forme d’une fantaisie libre aux nombreux changements de ‘tactus’.
BWV 768 Partite diverse sopra _*Sei gegrüßet, Jesu gütig_*
Le texte de ce choral publié en 1663 est lié à la prière ‘Salve Jesu’ et décrit la Passion du Christ. Le langage et la rhétorique musicale s’apparentent à ceux de la Passion selon Saint Matthieu, et montrent une maturité complète, spécialement dans les deux dernières Partitas (X et XI). La rhétorique de la Passion et de la Résurrection sont très précisément mises en jeu. La chronologie des diverses Partitas semble avoir subi un profond remaniement entre la première version et la version définitive de 1717.
BACH et BL!NDMAN
“Le public ne se laissera plus abuser longtemps par de mauvais sons bon marchés présentés comme de précieux sons ‘baroques – originaux’. Le terme ‘d’instrument original’ ne doit pas troubler notre jugement, par le seul enthousiasme de la prétendue redécouverte de vrais-vieux sons.” Nikolaus Harnoncourt ‘Musik als Klangrede’ (Le Discours Musical)
L’aventure musicale qui a préparé cet enregistrement avec BL!NDMAN a été liée à la recherche d’une articulation calibrée pour le saxophone; elle est finalement indissociable de la création d’un nouvel ‘instrument’ unique adapté à l’écriture de Bach: ce quatuor de saxophones au son si particulier.
La morphologie du saxophone rappelle à plus d’un égard celle des tuyaux de certains jeux des orgues auxquelles sont dédiées ces “Choralpartiten”: les jeux d’anches (hautbois, cromorne, bombarde), mais aussi les bourdons (pommer, gedeckt) ou les jeux à diapason étroit comme la viole de gambe ou l’Erzähler.
Au delà de ces premières ressemblances sont vite apparues les différences. D’abord le jeu dynamique du saxophone qui permet les modulations d’intensité interdites à l’orgue dans une même registration, et principalement les mouvements dynamiques continus (crescendo, diminuendo).
Ensuite, l’indépendance rythmique et agogique des quatre parties, confiées à quatre interprètes; comme si les dix doigts et les deux pieds de l’organiste pouvaient se dissocier parfaitement pour accéder sans contrainte à l’inégalité, cette liberté suprême des claviéristes.
Et encore: la modulation de timbre dans une seule et même phrase, qui dans les variations les plus mélodiques assimile d’avantage l’instrument soliste au hautbois des plus beaux aria de Bach (BWV 770, II; BWV 768, I). Il faut écouter les attaques très lentes des voix d’accompagnement qui rappellent le consort de violes (BWV 770, III). Ou la plastique subtile de la paraphrase du soprano opposée à la rigueur de son cantus firmus, sur le mouvement perpétuel dolcissimo des voix inférieures (BWV 768, X).
L’image visuelle qui se présente alors spontanément de ce nouvel instrument est celle d’un clavier protéiforme et multidimensionnel, parfaitement ductile.
Le choix de présenter seule la mélodie de chaque cantus firmus veut rappeler autant la nature individuelle de chacun des quatre instruments que la tradition antiphonique du rite luthérien.
les choral partitas
On situe généralement l’écriture des quatre “Choralpartiten” vers 1700, alors que Bach n’avait que quinze ans, tout en supposant qu’il ait pu y revenir et les remodeler ultérieurement, ce que leur perfection semble corroborer.
La forme choral partita se réfère à une tradition d’écriture déjà en usage chez les prédécesseurs de J.S. Bach et initiée par Georg Böhm (1661 – 1733).
Le vocable partita, qui jusqu’à Bach suppose toujours la variation, désignera aussi avec Bach et ultérieurement une suite de pièces indépendantes, et même, de pièces de danse.
La choral partita est un cycle de variations où le canevas thématique (cantus firmus ), harmonique et métrique du choral originel est conservé. Elle se distingue en cela des techniques de variation de la musique d’orgue liturgique comme le motet, au profit de la simple succession de différentes ‘aventures’ d’un même thème.
Mais on voit ici avec quelle inventivité Bach manie cette technique ‘pauvre’, conférant à chacune des variations une identité propre, allant jusqu’à susciter l’impression que chaque pièce, tout en respectant un climat unifié, existe à part elle-même et de tous temps.
(texte: François Deppe)
credits
Eric Sleichim concept et composition, transcriptions et arrangements
François Deppe conseil musical
BL!NDMAN [sax]
Koen Maas saxophone soprano
Eric Sleichim saxophone alto
Piet Rebel saxophone ténor
Raf Minten saxophone baryton
lancé originallement chez universal music / emarcy records, 2000, ref 157675 2
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